Situé à 2200 m d’altitude, le Maïdo est un site emblématique de La Réunion, offrant un panorama exceptionnel sur Mafate. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce milieu naturel unique est gravement menacé par les incendies récurrents et l’expansion de l’Ajonc d’Europe (Ulex europaeus), une espèce exotique envahissante favorisée par le feu.
L’incendie de novembre 2020 a ravagé 150 hectares, dont une grande partie dominée par l’Ajonc. Pour éviter sa recolonisation et favoriser le retour des espèces indigènes comme le lézard vert de Bourbon, le branle vert ou le petit tamarin des Hauts, une stratégie d’intervention a été mise en place par le Parc national en partenariat avec l’ONF, le Département et le CBNM.
Ce projet vise à expérimenter des méthodes de lutte et de restauration sur 12 hectares situés près du belvédère du Maïdo, à proximité du « Triangle d’or du Grand Bénare », une zone de haute valeur écologique. Il repose sur la mise en place de brigades spécialisées, la mobilisation citoyenne à travers des chantiers participatifs et un suivi scientifique rigoureux.
Le projet bénéficie d’un financement de 38 000 euros apportés par la fondation, permettant la mise en œuvre des actions de lutte, de restauration et de sensibilisation. L’objectif est d’élaborer une méthodologie de restauration écologique post-incendie, tout en impliquant les communautés locales, notamment les habitants du village de Petite France, pour renforcer leur lien avec ce patrimoine naturel et créer des opportunités économiques.
Le saviez-vous ?
L’ail pourrait bien devenir un allié inattendu dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
Dans le cadre du projet de restauration post-incendie du Maïdo, mis en œuvre à la suite du terrible incendie de 2020, près de 200 hectares de végétation ont été dévastés. Cette catastrophe a entraîné la disparition de nombreuses espèces endémiques précieuses, telles que le branle vert, le petit tamarin des hauts ou encore l’ambaville. L’habitat du lézard vert des hauts a également été fortement impacté.
Outre la destruction massive de la flore locale, les incendies ont favorisé l’expansion de certaines espèces invasives, notamment l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus), une plante pyrophile dont la présence menace l’équilibre fragile de cet écosystème unique.
Un projet pilote pour restaurer la biodiversité
Face à cette situation alarmante, le Parc national de La Réunion a lancé le projet pilote de régénération écologique post-incendie du Maïdo. Ce programme, financé en partie par la Fondation Albioma et soutenu par l’Union européenne dans le cadre de BESTLIFE2030, s’étendra sur deux ans. Il a pour objectif de développer des stratégies innovantes afin de restaurer les milieux dégradés.
C’est dans ce contexte que les équipes du Parc national expérimentent une méthode à la fois naturelle et novatrice : le protocole Bonzail. L’idée ? Utiliser la germination de l’ail pour dévitaliser les souches d’ajonc d’Europe, cet arbuste envahissant qui prolifère après les incendies. En germant, l’ail libère en effet des composés soufrés aux propriétés potentiellement phytocides. Une solution écologique, simple, économique et prometteuse, actuellement en phase d’expérimentation.